La gestion des frontières après le Brexit devrait coûter 4,7 milliards de livres sterling.

La gestion des frontières après le Brexit devrait coûter 4,7 milliards de livres sterling.
Le National Audit Office estime que les retards répétés dans les contrôles des importations britanniques ont entraîné des dépenses publiques inutiles.

Le gouvernement prévoit de dépenser au moins 4,7 milliards de livres sterling pour mettre en œuvre de nouvelles dispositions de gestion des frontières après la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne.

Le National Audit Office (NAO) a déclaré dans un nouveau rapport que le gouvernement s’attendait à dépenser ce montant pour les 13 programmes frontaliers les plus importants au cours de leur durée de vie et que 2,6 milliards de livres avaient déjà été dépensés en mars de l’année dernière. Ce chiffre correspond principalement au coût de la mise en place de nouvelles infrastructures et de programmes plus vastes visant à améliorer les performances des frontières, mais ne tient pas compte des dépenses opérationnelles supplémentaires, telles que l’embauche de personnel supplémentaire, liées à la gestion des frontières.

Les processus frontaliers ont fonctionné en grande partie comme prévu, bien que le gouvernement ait retardé l’introduction des contrôles à l’importation à cinq reprises depuis la fin de la période de transition de la sortie de l’UE le 31 décembre 2020.

Le NAO a déclaré que ces retards répétés avaient entraîné des dépenses publiques inutiles en termes d’infrastructures et de personnel et avaient également réduit la capacité des entreprises et des ports à se préparer aux changements. Le gouvernement devrait introduire la plupart des contrôles d’importation restants cette année, mais on ne sait toujours pas quand les contrôles complets seront introduits.

L’organisme de surveillance a déclaré que la stratégie frontalière du gouvernement « manque d’un calendrier clair » et a averti que sans ce calendrier, il y avait un « risque important » que la mise en œuvre des programmes liés aux frontières soit reportée « loin dans l’avenir ».

Le rapport met en évidence un programme, le programme numérique du guichet unique, qui vise à réduire les frictions en améliorant le partage et l’analyse des données, qui a déjà pris plusieurs mois de retard par rapport à son calendrier initial et qui a depuis été replanifié. Le NAO a déclaré qu’il pensait que les objectifs et les délais du programme étaient encore « trop optimistes » et que le gouvernement avait sous-estimé sa complexité.

D’autre part, le rapport ajoute que HM Revenue & Customs travaille sur une estimation révisée du coût annuel pour les entreprises britanniques de l’accomplissement de déclarations de douane supplémentaires qui serait probablement « significativement plus faible » que les 7,5 milliards de livres sterling prévus en 2019 en raison d’un nombre de déclarations de douane plus faible que prévu.

Par ailleurs, le ministère de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales a estimé à environ 54 millions de livres sterling le coût annuel pour les commerçants de la mise en conformité avec les nouvelles règles sur les produits d’origine animale et végétale qu’il a introduites pour les importations en provenance de l’UE en 2021.

Dame Meg Hillier, qui préside la commission des comptes publics, a déclaré : « Les retards et les changements d’orientation ont entraîné des coûts inutiles pour le gouvernement et les entreprises. Comme le PAC le constate souvent dans l’ensemble du gouvernement, cela aurait pu être évité avec une vision plus claire et une meilleure planification ».

L’incertitude liée à la frontière ne semble toutefois pas avoir découragé les investissements étrangers au Royaume-Uni.

Les données du cabinet de services professionnels EY montrent que le Royaume-Uni a renforcé sa position de destination la plus attrayante pour les investissements directs étrangers (IDE) dans les services financiers en Europe, avec 108 projets en 2023, contre 76 en 2022. La France, en deuxième position, n’a obtenu que 39 projets en 2023, contre 45 en 2022. L’Allemagne arrive en troisième position, avec 38 projets d’investissement dans les services financiers en 2023, soit sept de plus que l’année précédente.

Dans l’ensemble, le Royaume-Uni a accueilli un tiers de tous les projets d’IDE dans le secteur des services financiers en Europe l’année dernière, contre environ un quart, soit 26 %, en 2022.

https://www.thetimes.co.uk/article/1bf26c02-d64b-4205-b080-98ca593ea87f?shareToken=024205a2bed0c819b0fd58f8928861f8

https://www.independent.co.uk/news/uk/politics/rishi-sunak-good-governance-global-index-weak-leadership-b2546403.html

 

Traduction et commentaires :  Murielle STENTZEL

 

Un rapport accablant établit un lien entre le déclin de la Grande-Bretagne et le Brexit, la faiblesse des dirigeants et la médiocrité des finances.

La faiblesse des dirigeants, la mauvaise gestion économique et le Brexit ont fait sortir la Grande-Bretagne des dix premiers pays d’un indice mondial de bonne gouvernance.

Le déclin de la Grande-Bretagne sous les conservateurs a été mis en évidence par l’indice mondial de bonne gouvernance de Chandler (CGGI), qui a placé le pays à la 11e place.

Malgré le Brexit et les retombées de la sortie de l’UE, la position de la Grande-Bretagne a été renforcée par sa deuxième place dans la catégorie « réputation et influence mondiale », devancée seulement par la France. Dans l’ensemble, c’est Singapour qui arrive en tête de l’indice. Toutefois, le Brexit a fortement pénalisé le Royaume-Uni dans le domaine du commerce international, qui a perdu 26 places.

En résumé, l’influence mondiale du Royaume-Uni est élevée, mais sa sortie de l’UE lui a porté préjudice, ce qui signifie que son statut en matière de commerce international est passé de la deuxième à la vingt-huitième place.