Le sourire du mardi, 12 avril 2022


Eric Zemmour doit sûrement connaitre l’expression latine « Sic transit gloria mundi » : traduit en français, « Ainsi passe la gloire du monde ».

Une formule qui doit lui plaire. Il aime en effet rappeler une phrase attribuée au Général de Gaulle et probablement apocryphe, disant « Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Sur la véracité de cette citation qui a eu un franc succès à l’extrême-droite, lire cet article sur Francetvinfos.

Mais de quoi s’agit-il ? Lors de l’intronisation d’un nouveau Pape jusqu’à il y a peu, un moine se présentait à lui pour brûler à ses pieds une mèche d’étoupe, en disant en latin : « Saint Père, ainsi passe la gloire du monde ». Affaire de lui rappeler qu’il n’était qu’un homme, donc mortel et devant se garder de tout orgueil ou vanité.

Alors de l’orgueil et de la vanité, oui Zemmour en avait et doit toujours en avoir à revendre ! Jusqu’à la semaine dernière, alors que les sondages étaient en berne pour lui depuis le début du mois de mars, il avait le culot de dire qu’il serait au second tour. Et d’affirmer qu’il affronterait Emmanuel Macron dans un débat, et qu’après il serait « soit Président de la République, soit leader de l’opposition » … rien que ça !

A-t-il cru en ses propres mensonges ? Son discours devant des militants fortement ébranlés, le 10 avril au soir, reconnaissait quelques fautes personnelles mais en même temps semblait hors sol, comme s’il était vraiment capable de conduire son parti « Reconquête » vers une victoire certaine au bout du chemin. Mais si on revenait à sa pré-campagne, menée tambour battant à partir du mois de septembre ? Toute l’astuce de son entrée en scène tenait en des « conférences » autour de son dernier ouvrage édité à comptes d’auteur, « La France n’a pas dit son dernier mot ». Là, dans un numéro bien rôdé de discours suivis d’échanges avec des salles pleines et de dédicaces, il raconte avoir senti « un appel du peuple », les gens lui ayant dit « qu’ils l’attendaient pour sauver la France ».

Rien que ça ! Comme si une majorité de citoyens le voyaient vraiment comme un sauveur, et son livre comme une sorte de Bible pour nouveaux temps messianiques : un culot d’enfer, en somme.

« Sic transit gloria mundi », donc. Et bravo pour l’idée de cette photo associant cette œuvre impérissable à des rouleaux de papier W.C.