Aux États-Unis, nous avons des monuments aux collaborateurs nazis à New York, New Jersey, Illinois, Wisconsin et Ohio, entre autres États. En Europe, c’est pire. Des défilés honorant les auteurs de l’Holocauste sont organisés dans les capitales européennes, où les vétérans des divisions nazies qui ont exterminé les Juifs et les Roms sont célébrés comme des héros. Dans des pays comme la Hongrie et la Lituanie, la guerre contre l’histoire de l’Holocauste est déjà menée dans les programmes scolaires, la littérature et les musées et devant les tribunaux. Les interdictions de livres sont de plus en plus fréquentes. La Pologne et l’Ukraine ont déjà des lois interdisant de réfuter les distorsions concernant la participation à l’Holocauste ; un autre est en cours de développement en Lituanie.
Cela va au-delà de l’oubli de l’Holocauste ; il s’agit d’élever des générations entières et les amener à considérer les coupables comme des héros.
La grande majorité des personnes honorées sont des collaborateurs nazis d’Europe centrale et orientale responsables de la mort de centaines de milliers de Juifs. Les gouvernements et les paramilitaires en question ont joué un rôle crucial dans l’Holocauste : ils ont formé des unités de police auxiliaires qui rassemblaient les Juifs, les emprisonnaient dans des ghettos, les transportaient dans des camps de concentration et des champs de la mort, procédaient à des exécutions et traquaient les évadés et les survivants. À son tour, l’assistance militaire et policière fournie par ces collaborateurs a permis à l’Allemagne d’étendre et de poursuivre le génocide. En termes simples, l’Holocauste tel que nous le connaissons n’aurait pas pu se produire sans eux.
Sous le Premier ministre autoritaire Victor Orbán, la Hongrie a embrassé le culte de l’allié d’Hitler Miklós Horthy, ainsi que des poètes virulents antisémites. La Croatie blanchit furieusement les fascistes Ustashes (NDLT : Mouvement révolutionnaire ultra nationaliste ) qui ont systématiquement massacré des centaines de milliers de Serbes, Juifs et Musulmans. L’Estonie, la Lettonie et l’Ukraine célèbrent ouvertement les divisions de leurs pays dans la Waffen-SS, la branche militaire du parti nazi responsable de l’Holocauste, entre autres crimes de guerre.
Le plus souvent, les gouvernements et les groupes d’extrême droite blanchissant les collaborateurs nazis prétendent que leurs « héros » ne combattaient pas aux côtés d’Hitler mais plutôt contre l’Union soviétique. Plus perversement encore, ces auteurs de l’Holocauste, dont beaucoup ont été vaincus par l’Armée rouge, sont souvent présentés comme des victimes de l’URSS.
NDLT . Il y a un énorme courant révisionniste qui émerge en Europe et qui tend à vouloir dédiaboliser le Nazisme pour amener l’extrême droite sur le devant de la scène.
Quand on entend parler Zemmour qui veut abolir la loi Gayssot, on peut frémir de ces implications, c’est donner une carte blanche à tous ces révisionnistes, et , in fine, autoriser le négationnisme.
C’est donc une pente très dangereuse et il faut monter au créneau, individuellement et en groupe, pour rafraîchir les mémoires, et ne pas laisser l’HISTOIRE être réécrite, ce qui permet d’amener le pire de nouveau. Et oui, nous en sommes là en 2021, et c’est venu insidieusement et personne n’a ouvert les yeux, personne n’a prêté attention.