Zemmour, base radicalisée, rejet majoritaire des Français

Sous le titre « Election présidentielle 2022 : Eric Zemmour, une percée malgré de mauvais traits d’image », Gilles Finchelstein (Directeur Général de la Fondation Jean Jaurès) et Brice Teinturier (Directeur général délégué d’Ipsos) ont présenté dans le journal « Le Monde » daté du 24 octobre les résultats d’un nouveau sondage confirmant la « percée » d’Eric Zemmour : avec entre 16 et 16,5% des voix, il devancerait Marine Le Pen de peu, et serait donc qualifié pour affronter Emmanuel Macron au second tour.

Mais surtout, l’originalité de ce sondage est de proposer une première radiographie des électeurs potentiels du polémiste d’extrême-droite.

Extrait : « Première caractéristique, l’électorat d’Eric Zemmour est idéologiquement très marqué. Ses électeurs se positionnent eux-mêmes à 65 % comme « radicaux » ou « très radicaux » contre 31 % des sondés. Ils n’ont pour principales préoccupations que l’immigration (75 %) et la délinquance (51 %) – respectivement 46 points et 24 points au-dessus de la moyenne. Inversement, ils n’accordent guère d’importance à l’environnement (12 %) ou aux inégalités sociales (7 %). Ils estiment à 96 % que l’islam est une menace pour la République et à 98 % qu’il faut fermer davantage la France sur le plan migratoire. Ils sont inquiets (21 %), révoltés (10 %) ou en colère (9 %) – ces sentiments se situent au total 17 points au-dessus de la moyenne des personnes interrogées. »

Deuxième caractéristique, inquiétante et qui fait conclure que le phénomène « dépasse la bulle médiatique ». 57 % de ses électeurs pensent en effet qu’il sera qualifié pour le second tour et élu. 83 % d’entre eux estiment qu’il a l’étoffe d’un président de la République.

Troisième caractéristique, son électorat est « sociologiquement équilibré », en termes d’âges ou de catégorie sociale. Mais, heureusement, il accuse une faiblesse dans l’électorat féminin, ce qui est bien un minimum vu sa misogynie vulgaire.

Mais deux points sont particulièrement réconfortants :

  • Tout d’abord, l’importance de la thématique sociale chez les électeurs restant fidèles à Marine Le Pen – et la non identification d’Eric Zemmour à cette thématique ; par ailleurs, la fidélité actuelle de cet électorat à leur leader,  les auteurs pronostiquant en conséquence que “la deuxième phase du siphonnage de ses électeurs par Eric Zemmour sera infiniment plus difficile que la première.”
  • Ensuite et surtout, comme le montre l’illustration ci-dessus, une très large majorité de Français (70%) considèrent que le polémiste n’a pas l’étoffe d’un président. Et il inquiète également une majorité de 57% de l’électorat.

Jean Corcos

Source sur l’article du « Monde »

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