L’usage de la propagande est une arme redoutable que les populistes utilisent.

La propagande vise à imposer une doctrine à tout un peuple.» Voilà ce que l’on peut lire dans Mein Kampf, le livre écrit par Adolf Hitler en 1924, alors emprisonné après son putsch manqué. Durant ses neuf mois de détention dans la forteresse de Landsberg, le futur maître du Reich a beaucoup réfléchi aux moyens de s’emparer des esprits et de diffuser ses thèmes de prédilection : le racisme, l’antisémitisme et la soumission à un seul et unique Führer. Toujours dans Mein Kampf, Hitler affirme œuvrer «pour des buts qui ne sont compris que d’une très petite élite». Et délivre sa méthode pour les atteindre : «L’art de tous les grands chefs populaires a toujours consisté à concentrer l’attention des masses sur un seul ennemi.» Car, précise-t-il «les grandes masses sont aveugles et stupides. (…) La seule chose qui soit stable, c’est l’émotion et la haine.»

A l’époque, Hitler se définissait comme un simple «tambour», chargé d’ouvrir la voie à un futur sauveur de l’Allemagne. Et son discours collait déjà parfaitement au mélange de colère, de peur et de ressentiment animant son public. Simplicité et répétition étaient ses armes oratoires. Sa violence verbale contre les juifs déclenchait immanquablement les vivats de la foule. En quelques semaines, il devint la vedette de son parti qui, grâce à lui, gagna en audience et en adhérents. En août 1921, le NSDAP comptait 3 300 adhérents. Ils étaient 20 000 à la fin de l’année 1922. Et entre-temps, Hitler avait été élu président du parti, à l’unanimité

C’est justement au sein de l’organisation nazie qu’Hitler se trouva un formidable auxiliaire pour répandre sa propagande.

En 1925, Goebbels avait publié son premier manuel de propagande : Le Petit ABC du national-socialiste dans lequel il exposait ses idées. Son message relevait du dogme : «Le moteur d’un mouvement idéologique n’est pas une question de compréhension mais de foi (…) Pour son sermon sur la montagne, le Christ n’a donné aucune preuve. Il s’est contenté d’émettre des affirmations. Il n’est pas nécessaire de prouver ce qui est une évidence.

Avec les journaux, affiches et tracts seraient des outils de diffusion du nouveau culte. Goebbels en systématisa le fond et la forme. Des slogans qui claquaient et une esthétique invariable. Les croix gammées dans un disque blanc, sur fond rouge vif, fleurirent sur les murs. Ici, Goebbels n’avait rien d’un novateur et ne faisait que s’inspirer de ce qui l’entourait.

Trois ans plus tard, en 1930, Hitler lui confia la direction de la propagande pour l’ensemble du Reich. Il devenait ainsi un des hommes clés de la conquête politique du pays par les nazis.

Sous sa houlette, le parti se lança dans la bataille électorale en force. Pour la campagne des législatives de septembre 1930, le NSDAP organisa 34 000 meetings ! Résultat : une percée jamais vue ! Le parti d’Hitler devient la deuxième force du pays avec 18,3 % des voix. Pendant les élections présidentielles de 1932, où un temps d’antenne radio était pour la première fois attribué aux candidats, les nazis ne lésinèrent pas sur les moyens : rassemblements de masse, véhicules avec haut-parleurs, films, disques, drapeaux, banderoles, tracts, journaux, brochures, affiches… Leurs mensonges agissaient comme un baume sur le pays meurtri. Et Hitler remporta 36,7 % des suffrages.

A peine le pouvoir conquis, le parti se débarrassa de ses rivaux. Une ordonnance sur «la protection du peuple et de l’Etat allemand» supprima des droits fondamentaux comme les grèves, les manifestations et le pluralisme politique. Des mesures impopulaires que la propagande se chargea d’adoucir avec des discours du chancelier, diffusés à la radio, précédés de reportages à la gloire du Führer.

L’embrigadement de la population, jeunes et adultes, lamina les possibilités de résistance.

Le régime satura le calendrier de nouvelles festivités (anniversaires et commémorations, jours d’actions de grâce, fête de la moisson, etc).

L’embrigadement de la population, jeunes et adultes, hommes et femmes, dans des corporations professionnelles, sportives, culturelles ou de bienfaisance, lamina les possibilités de résistance. Avec le Secours d’hiver la propagande s’habilla de motivations charitables. Les bénévoles de cette campagne s’en allaient quêter dans les rues pendant les mois rigoureux pour offrir de la nourriture, des vêtements, ou encore du charbon à des Allemands nécessiteux. Des insignes récompensaient les généreux donateurs, attirant l’attention sur les récalcitrants. 1935 s’acheva par le «Noël populaire » : cinq millions d’enfants reçurent des cadeaux.

L’habileté de Hitler est d’avoir , avec l’aide ensuite de son ministre de la Propagande, délivré des mensonges populistes, pour toucher toutes les classes de la population . En un mot comme en cent, leur vendre les mensonges qu’ils attendaient tous.

En voici quelques exemples ci -dessous :



Les nazis ont accru leur popularité en semblant fournir la solution à tous les problèmes de l'Allemagne. Ils ont adopté des politiques qui pourraient être soutenues par de nombreux groupes différents d'Allemands :

    Socialistes - ils ont promis que les agriculteurs recevraient leurs terres, que les pensions seraient améliorées et que les industries publiques telles que l'électricité et l'eau appartiendraient à l'État.

    Nationalistes - ils ont promis que tous les germanophones seraient unis dans un seul pays, que le traité de Versailles serait abandonné et qu'il y aurait des lois spéciales pour les étrangers.

    Racistes - ils ont promis que les Juifs ne seraient pas des citoyens allemands et que l'immigration serait stoppée.

    Fascistes - ils ont promis un gouvernement central fort et le contrôle des journaux.

    Les hommes d'affaires, les propriétaires terriens, les riches et l'armée - ils ont promis que la remilitarisation commencerait et que des contrats seraient attribués aux Allemands. Ils ont également promis une protection contre les communistes.

    Les chômeurs et les travailleurs – ils ont promis une augmentation de l'emploi et des salaires.


Cela vous rappelle quelqu'un , candidat en 2022 ?

Hitler était un orateur public populaire et efficace, à une époque où les politiciens devaient régulièrement prendre la parole lors de réunions publiques.

Il a profité de ces réunions pour dire à de nombreux Allemands ce qu’ils voulaient entendre – qu’il y avait un parti politique qui résoudrait tous leurs problèmes.

Il a utilisé un langage simpliste et des phrases courtes pour transmettre son message.

Il est apparu comme énergique et passionné – comme quelqu’un qui se souciait du sort du peuple allemand, celui qui allait les sauver !

Hitler a confié à Josef Goebbels la responsabilité de la propagande nazie. Les méthodes de campagne utilisées par les nazis dans les années 1920 comprenaient la radio, les rassemblements de masse, les journaux (par exemple Der Sturmer), les discours et les affiches d’Hitler.

Les nazis utilisaient des slogans simples pour introduire leurs idées et les rendre attrayantes pour les gens ordinaires d’Allemagne.

Nous avons en France un candidat qui utilise les mêmes techniques, qui s’adresse à tout le monde, tente de rassembler toutes les classes sociales, entrepreneurs, femmes, agriculteurs, professeurs, jeunes etc etc.

Qui promet de nous débarrasser des étrangers qui nous volent nos « allocations » , nos « jobs » , et qui sont des « assassins, violeurs » en puissance ( je cite ses mots sur Cnews ).

Le 29 septembre 2020, Eric Zemmour participe à un débat sur CNews sur les mineurs isolés après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo. Il déclare alors: “Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent.”

https://www.bfmtv.com/police-justice/provocation-a-la-haine-raciale-eric-zemmour-condamne-a-10-000-euros-d-amende_AN-202201170310.html

Il reprend les mêmes ficelles de division,de langage de haine, et utilise des mots simples pour sa tentative de séduction, ses tracts sont visuellement bien faits , ainsi que ses vidéos, c’est un expert en communication et un bon orateur qui sait manier le verbe et la technique de renversement de situation , en coupant sciemment la parole pour éviter d’être interrompu voire corrigé dans ses mensonges,I

Il connaît donc tous les rouages d’une propagande efficace et pour le combattre, il faut utiliser les mêmes armes, être extrêmement présent sur les réseaux sociaux, être aussi pointu que lui et incisif, avoir des slogans simples mais qui claquent, et avoir de l’audace, toujours plus d’audace.

Il a tous les habits du parfait fasciste et c’est pleinement évident pour qui veut bien voir.

Se moquer et l’appeler par tous les noms ne fait que renforcer son aura, car il utilise chaque attaque en sa faveur, jouant la carte de victime et usant des mots de « déni de démocratie » !

Rappelons nous que les minorités deviennent des majorités quand elles ne rencontrent pas d’opposition et , pour démolir Zemmour et l’extrême droite, il faut utiliser les mêmes armes, et non pas la dérision.

Edit du 03/05/2002 : En relisant cet article,( écrit en Janvier 2022, et qui visait  surtout Zemmour,)  je m’aperçois qu’il peut convenir à d’autres candidats, Le Pen bien sûr, mais un autre candidat extrémiste  qui sait manier le verbe pour embrigader ses ouailles, ne rechignant sur aucun mensonge, allant jusqu’à transformer son fantasme de premier ministre  en 3ème tour.

La France a connu de multiples mouvements populaires contre les privilégiés, mouvements menés tour à tour par la gauche et la droite. Aujourd’hui, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et le Front national de Marine Le Pen tentent de surfer sur le mécontentement. La plupart des Français sont néanmoins conscients que le populisme ne changera rien à la situation économique du pays. » Die Zeit, journal hebdomadaire allemand .

 

Mélenchon se rêve toujours premier ministre

 

https://www.bbc.co.uk/bitesize/guides/zpknb9q/revision/1

Credit Photo  O.P.I.A.M
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