Intox du Kremlin : les sanctions occidentales sont la cause de l’inflation

Une nouvelle fois, j’ai pris au hasard une des dernières intox du Kremlin pour vous la décrypter, et sans surprise, vous la reconnaîtrez pour l’avoir entendue dans la bouche de notre chère Marine  et de toute l’extrême droite, et des comptes qui les suivent, GJ et compagnie.

Le but est de faire croire que les sanctions contre la Russie non seulement ne servent à rien , mais au contraire vont nous faire couler.

 

L’intox du Kremlin :

La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie a commencé avec la pandémie de coronavirus ; au cours des six derniers mois, le monde a connu de nouvelles hausses de prix en raison des sanctions imposées par l’Occident à la Russie, qui ont entraîné une forte baisse de l’offre en raison de la rupture des chaînes logistiques et financières. Les États-Unis et leurs alliés voulaient priver la Russie de profits et détruire son économie, et en conséquence ont causé un grand tort au monde entier, y compris à eux-mêmes. Il s’agit d’une tentative de détourner la responsabilité des Américains et des Européens vers la Russie.

La vérité  :

Il s’agit d’un récit récurrent de désinformation pro-Kremlin sur les sanctions dans le contexte de l’invasion non provoquée de l’Ukraine. L’affirmation n’a été ni contrebalancée ni contestée de manière critique dans l’article. L’affirmation selon laquelle les sanctions sont la cause de l’inflation est une tentative de détourner la responsabilité de la Russie dans la crise alimentaire mondiale. Les guerres à grande échelle sont, par définition, susceptibles de provoquer des chocs d’offre mondiaux qui déclenchent l’inflation. L’invasion russe de l’Ukraine a déstabilisé les marchés alimentaires mondiaux et fait grimper les prix des denrées alimentaires en raison de l’augmentation des coûts de production, de transport et d’assurance du fret. La Russie a également détruit d’importants stocks alimentaires, ainsi que des capacités de production, de transformation et de transport en Ukraine. Sur le plan logistique, les sanctions de l’UE n’incluent pas le commerce avec l’Ukraine. Quant au commerce avec la Russie, les sanctions n’incluent pas l’importation de produits agricoles à moins qu’un individu sanctionné ne soit impliqué. De plus, les sanctions ne couvrent que le commerce bilatéral entre l’UE et la Russie, ce qui signifie que les pays tiers peuvent importer des produits agroalimentaires russes sans restriction. Les États-Unis exemptent également les transactions de denrées alimentaires, de produits agricoles et de fournitures médicales des sanctions. Sur le plan financier, les sanctions de l’UE ont exclu un nombre limité de banques russes du réseau SWIFT. Cependant, les relations bancaires via SWIFT peuvent toujours se poursuivre normalement via les autres banques russes.

https://euvsdisinfo.eu/report/western-sanctions-are-the-cause-of-inflation

 

Un long article de CNN explique (via un expert Russe  Andrey Nechaev*), que les sanctions marchent, qu’elles impactent l’économie, durablement, mais l’effet ne fut pas immédiat comme ceux qui n’ont aucune connaissance de l’économie le pensent).

 

“L’impact des sanctions sera plus une combustion plus lente qu’un coup rapide”, déclare Weafer. “La Russie envisage maintenant potentiellement une longue période de stagnation.” Nechaev est encore plus définitif. “En ce moment, le déclin économique a commencé”, dit-il.

 

https://edition.cnn.com/2022/08/28/business/russia-economy-ukraine-six-months/index.html

 

Andrey Nechaev, qui était ministre de l’économie russe au début des années 1990.*