Notre Europe peut mourir” : Le sinistre message de Macron au continent : Les institutions ne sont pas éternelles, après tout.

25 avril 2024|Paris

EN 2017, EMMANUEL MACRON est monté sur la scène de l’amphithéâtre de la Sorbonne à Paris pour appeler à une Europe plus “souveraine” et autonome. Rempli d’autant de noms abstraits que d’idées politiques, le discours marquait l’ambition du président français de voir l’Union européenne s’endurcir et se tenir debout. Sept ans plus tard, le 25 avril, M. Macron est revenu à l’université avec un message bien plus grave : “Notre Europe est mortelle, elle peut mourir”.

Le fil conducteur du long discours de M. Macron était la fragilité de l’Europe dans un monde plus sombre. Il a parfois fait référence au projet européen, défini au sens étroit comme les 27 membres de l’Union européenne. Au fil des décennies, ses habitants en sont venus à penser que l’UE était un élément fixe du paysage ; M. Macron a souligné qu’il s’agissait au contraire d’une construction qui pourrait être défaite par la résurgence du nationalisme. Mais il a également parlé de l’Europe comme d’un espace libéral-démocratique partagé plus large, “de Lisbonne à Odessa”, un clin d’œil ferme à l’inclusion de l’Ukraine, ravagée par la guerre.

Alors que, par le passé, M. Macron a souvent fait entendre une note optimiste, évoquant les rêves européens et un avenir plus radieux, cette fois-ci, il s’est montré résolument solennel, à la limite de l’apocalyptique. Ce n’est rien de moins que l’avenir de la civilisation européenne qui est en jeu, a-t-il déclaré, si des décisions ne sont pas prises dès maintenant pour préparer les cinq à dix prochaines années. L’Europe est confrontée à des menaces pour sa sécurité (Russie), sa prospérité (entre autres, le protectionnisme américain et chinois et les subventions industrielles) et ses valeurs humanistes (la propagation de la haine en ligne et la montée du nationalisme).

Comme toujours, M. Macron n’a pas manqué d’idées pour faire face à ces menaces. Parmi celles-ci, certaines sont familières, comme la proposition de discuter de la dimension européenne de la dissuasion nucléaire de la France. D’autres étaient nouvelles, comme l’appel à doubler le budget de l’UE, qui exaspérera ses voisins, notamment l’Allemagne, ainsi que son appel à la “préférence européenne” en matière de marchés publics de défense – bien qu’Olaf Scholz, le chancelier allemand, ait publié un message inhabituellement chaleureux à propos de l’ensemble du discours. M. Macron souhaite également augmenter fortement les dépenses publiques afin de permettre à l’Europe de rester dans la course technologique en matière d’intelligence artificielle, d’informatique quantique, d’espace, de biotechnologie et d’énergie innovante.

D’un point de vue pratique, M. Macron a utilisé ce discours pour définir un programme pour les institutions européennes, qui seront renouvelées pour cinq ans après les élections du Parlement européen en juin de cette année et la nomination d’une nouvelle Commission européenne. En effet, les détracteurs du président ont dénoncé le discours comme un flagrant délit d’électoralisme, à un moment où son parti politique centriste, Renaissance, est en difficulté. Il accuse un retard d’environ 13 points sur le Rassemblement national de Marine Le Pen, parti de la droite dure.

Pourtant, la gravité des propos de M. Macron et la profondeur de ses sourcils froncés donnent le sentiment qu’il s’agit de son héritage, et aussi de sa mortalité politique. L’Europe est au cœur de son projet politique, et ce depuis sa première candidature en 2017. C’est une question sur laquelle il peut prétendre – avec la pandémie et l’agression russe – avoir laissé une trace, en aidant le continent à agir avec plus d’audace. Le dirigeant, âgé de 46 ans, ne pourra pas briguer un troisième mandat consécutif lors de la prochaine élection présidentielle, en 2027.

La question la plus préoccupante est de savoir qui lui succédera. M. Macron a déclaré que l’Europe pouvait mourir. Une présidence Le Pen pourrait en être le bourreau. ■

https://www.economist.com/europe/2024/04/25/our-europe-can-die-emmanuel-macrons-dire-message-to-the-continent

 

Traduction et commentaire : Murielle STENTZEL

 

Une fois de plus, le Président Macron est un visionnaire, il sait que le monde bouge, est dans un état de tension internationale intense, et que notre seule protection , c’est de rester dans l’UE, pour être plus forts.

Ceux qui veulent une France RABOUGRIE et REPLIEE sur elle mêmes ne sont pas des patriotes mais des nationalistes dont l’idéologie est traître à la France, croire qu’en 2024, dans 1 monde globaliste, sous tension ,la petite France peut jouer toute seule dans la cour des grands est une manipulation pour les simplets.

Seuls, nous ne pesons rien, nous sommes vulnérables, géopolitiquement, économiquement, faciles à attaquer, c’est simple à comprendre. Vouloir une France RABOUGRIE, c’est détester son pays en le voulant PETIT , à tous les niveaux et FAIBLE.