Qui est Andreas Malm, que LFI et EELV invitent en conférence?

Quand Martine Tondelier se rend à Matignon pour rencontrer Elisabeth Borne pour lui parler “du maintien de l’ordre”, on atteint des sommets d’hypocrisie, quand on fricote avec un activiste suédois dangereux, j’ai nommé  Andréas Malm.

 

Article du Figaro qui dépeint le personnage:

Maître de conférences en géographie humaine, écologue, auteur, théoricien… Le Suédois Andreas Malm est un militant multicasquettes. Âgé de 45 ans, cet homme au regard sévère et à l’air inquiet est surtout le maître à penser de l’écologie radicale.
Présent dans les rangs des opposants aux « méga-bassines » lors de la manifestation interdite du 25 mars à Sainte-Soline, ce personnage controversé s’est imposé dans le paysage médiatique européen sur les questions environnementales, en théorisant l’utilité d’un certain usage de la violence dans le combat climatique, et notamment du sabotage. Il a d’ailleurs eu l’occasion d’y revenir longuement lors d’une conférence donnée à l’Institut La Boétie, la « fondation Insoumise » dont la présidence du conseil d’orientation est assurée par la députée LFI Clémence Guetté et par Jean-Luc ­Mélenchon.

Changement de tactique .

Andreas Malm ne parle pas français, mais il connaît une phrase : « Tout le monde déteste la police. » Il aime la répéter face à la presse, comme lors du rassemblement des militants d’extrême gauche présents à Sainte-Soline. Un « événement historique » selon lui, car il s’agit du premier « conflit social majeur » qui se déploie autour d’un dispositif d’adaptation au changement climatique.

Dans un entretien accordé à Mediapart, il s’est dit simultanément « impressionné par la culture politique française dans les rues de Paris », lors des manifestations contre la réforme des retraites, et surpris par « le dispositif policier extrêmement militarisé » dans les Deux-Sèvres. « On se sentait presque plus en Cisjordanie que dans un pays d’Europe de l’Ouest », a-t-il ajouté. Selon l’écologiste radical, les affrontements qui ont eu lieu à proximité des retenues d’eau revêtent un aspect « inédit ». Il prévient d’ailleurs que « ces luttes sont amenées à s’intensifier, à mesure que le dérèglement climatique s’accentuera ».

D’où vient la pensée de ce militant qui donne aujourd’hui des conférences pour le think-tank insoumis ? C’est dans les rangs d’un parti trotskiste suédois que le jeune homme fait ses premiers pas en politique. Dans le même temps, il prépare sa thèse, intitulée « Fossil Capital », dans laquelle il théorise un lien entre la percée du charbon au XIXe siècle et une volonté grandissante des industriels de contrôler la main-d’œuvre. Il participe également à des groupes de désobéissance civile et rédige des ouvrages sur la question environnementale et les formes que doit prendre la ­« résistance ».
En 2017, le maître de conférences écrit L’Anthropocène contre l’histoire. Le réchauffement climatique à l’ère du capital. Trois ans plus tard, son essai Comment saboter un pipeline est publié. C’est dans cet ouvrage abrasif qu’il théorise le recours nécessaire à une certaine violence face à l’urgence climatique et, en l’occurrence, au sabotage des infrastructures qui permettent le transport de gaz et de pétrole sur de longues distances. Pour lui, le temps du pacifisme est révolu. La lutte doit aller de pair avec un changement de tactique. « L’idée que la seule manière d’obtenir gain de cause serait la non-violence a été construite par les universitaires », avance-t-il, dans une interview donnée au média Reporterre, en ajoutant que les grandes victoires de ces dernières années sur les changements de politiques en termes d’environnement ont toutes « intégré une composante de ­violence ».

Révolution climatique .

« Ma vision stratégique, c’est qu’il faut intégrer le sabotage dans le répertoire d’actions du mouvement climat, et augmenter la pression sur l’État pour le contraindre à agir », détaille-t-il encore dans une interview donnée à Mediapart. Si le militant a un discours décomplexé en évoquant les actions violentes envers les infrastructures, il ne manque pas d’ambiguïté lorsqu’il aborde la question des affrontements entre militants et forces de l’ordre. En usant de précautionneuses formulations : « L’idéal est, évidemment, d’éviter le contact avec la police mais comme son rôle est de défendre l’ordre des choses et de protéger le statu quo, cela mène forcément à des confrontations. » La fin justifie donc les moyens : « Si quelqu’un a posé une bombe à retardement dans votre maison, vous avez le droit de la démanteler. »
Farouchement anticapitaliste et partisan d’une révolution climatique, le militant suédois ne mâche pas non plus ses mots lorsqu’il cherche à dénoncer les responsables de la crise écologique. S’il n’est pas arrivé à l’« androcène » de Sandrine Rousseau, théorie qui impute le réchauffement climatique aux hommes, Andreas Malm prône la notion de « capitalocène », qui voit dans le capitalisme l’origine de tous les maux. En substituant ce concept à celui d’« anthropocène » (nouvelle époque géologique caractérisée par l’influence inédite de l’humanité sur la biosphère), le militant prétend mieux identifier « la source du problème ». Le « péril écologique » ne reposerait que sur un « très petit groupe de personnes », qui, en plus d’avoir provoqué le chaos, « continue de l’aggraver », dit-il.
Il est encore plus précis dans ses accusations contre les grandes industries de l’énergie, jetées comme des anathèmes. « Je suis révolté par l’impérialisme français dans des pays comme l’Ouganda, la Tanzanie ou le Mozambique et ailleurs dans cette région », affirmait ainsi le militant à l’Institut La Boétie, n’hésitant pas à comparer les agissements du groupe Total dans la province de Cabo Delgado (Mozambique) à ceux d’une « entreprise coloniale dans le style de la Compagnie des Indes orientales ».

 

 

https://www.leparisien.fr/faits-divers/sainte-soline-quarante-sept-gendarmes-blesses-et-une-violence-dune-intensite-tres-rare-27-03-2023-5EZSISJS2NB5JLSM6W6KDQ36DU.php

 

 

 

A gendarmerie vehicle burns during a demonstration called by the collective “Bassines Non Merci” against the “basins” on the construction site of new water storage infrastructure for agricultural irrigation in western France, in Sainte-Soline, France March 25, 2023. REUTERS/Yves Herman