Les contrecoups d’un délirium dictatorial


Alors que nous pensions, jusqu’à cette date où la Russie passait en force les frontières de l’Ukraine, que notre interrogation du camp a favoriser le 10 avril, jour du premier tour de l’élection présidentielle dans laquelle nous sommes engagés, resterait du domaine national, voilà qu’un conflit d’ordre international s’interpose et vient conjecturer la décision que nous prendrons dans l’isoloir. Cet acte revêt désormais un aspect sensationnel. J’en avais personnellement besoin. Et parce que je suis intimement persuadé qu’un nombre incalculable de personnes pensent comme moi sur ce point, je vous explique pourquoi j’étais désireux que les choses changent.

Entre l’absence de talent venant des candidats de l’axe républicano-socialiste, les vociférations malsaines des leaders d’extrême droite et gauche, le retard pris dans sa réélection par notre président sortant, qui foisonne d’autres sujets de préoccupation, un vivier journalistique remplis de piranhas, prêts à mettre tous ces personnages politiques en charpie, selon leur ligne éditoriale, en plus de toutes ces grotesques interventions par des teubés, somme toute restant dans un climat ne variant pas beaucoup avec ce que nous connaissons depuis le début du quinquennat, cette campagne électorale commençait à m’ennuyer, ainsi que le ressentaient beaucoup de votants, parmi les plus intelligents que comptent notre grand pays.

J’étais aussi, jusqu’à lundi dernier, date donc du début des hostilités russo-ukrainiennes et de leurs répercussions dans les médias internationaux, très perturbé par une chose précise. Pour être exact, par un certain questionnement : “Est-ce possible qu’on ait organisé une telle propagande au travers d’une crise pandémique ?”. Certaines personnes ont coutume de rétorquer en pareil cas que on est un con. Sous-entendu qu’il ne désigne personne en particulier et qu’il a bon dos. Mais en l’occurrence nous savons désormais, sans ambiguïté, car les évènements qu’il a lui-même provoqués l’ont démasqué, qu’il s’appelle Vladimir Poutine.

Une multitude de questions me harcelaient, presque nuit et jour, relatives à ce questionnement. Quid de ceci, quid de cela. Cette antivax a-t-elle vraiment des preuves tangibles que les vaccins sont assassins ? Cet intervenant n’a-t-il pas raison de prôner un non-alignement géostratégique et une sortie de l’OTAN ? Oui mais bon la Russie s’est emparé de la Crimée quand même, et elle convoite le Donbass, tel Hitler a réclamé les Sudètes ! Un autre parlait insidieusement de ne sortir que de son commandement. Ceux-là qui semaine après semaine clamaient que nous vivons sous un dictature avec, pour le moins, un autocrate à la tête de l’État, qui le croyaient au point de se mettre en partance pour investir l’Élysée, comme le Capitole des États-Unis… avaient-ils de solides raisons de s’obstiner ? Le cas échéant comment expliquer que l’homme en questions garde l’air cordial chaque fois qu’on le voit ? J’étais de ceux qui, dans tous les cas, s’interrogeaient et je le faisais encore grandement jusqu’à il y a peu.

Dans le même temps je me disais que quelque chose devait advenir qui mette fin à cette torture mentale. C’était impossible qu’elle dure. J’ai traversé dans ma vie trop de difficultés pour que celle-ci subsiste et continue de me polluer l’esprit. J’espérais qu’un événement important survienne pour rebattre les cartes et que la partie se joue à visage découvert. J’ignorais que cela puisse émaner d’une déclaration de guerre, qu’il faille en venir à un tel déséquilibre des plateaux de la balance et que ma primale inquiétude se transformerait en certes quelque chose de plus clair, mais aussi de plus gravement humain.

Alors aujourd’hui nous y sommes. Les masques sont tombés, dans tous les sens du terme, et certaines visions sont d’horreur. Le plaisir que la situation s’éclaire enfin sur le territoire national, que la lumière se pose sur celles et ceux qui dissimulaient leurs plus profondes intentions, la joie que les attaquants d’hier soient devenus les rampants du moment, se drape du sentiment déstabilisant qu’à un niveau plus large, si le conflit devait s’étendre, le monde pourrait à terme s’embraser.

L’enjeu n’est plus celui que nous pensions. Un temps, comparable à ceux qui ont marqué l’Histoire, est de retour. Fort heureusement à tout jamais. Qui, peuplant cette Terre, s’il n’est pas fou furieux, peut douter aujourd’hui qu’il y aient des similitudes observables entre ce que nous connaissons depuis le 24 février dernier et ce qu’on observe historiquement, et pour quelques années encore, de mémoire, des débuts de la seconde guerre mondiale ? Est-ce vrai que Poutine mette actuellement en alerte la force de dissuasion russe ? Le cas échant, la paix mondiale serait menacée. Notre espoir le plus grand de sortir indemne de ce qui advient, réside dans le fait, qu’à mon sens, ce que l’Humanité a connu de plus terrifiant, ne puisse jamais se reproduire. C’est là sa seule utilité, profitons-en !

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