Macron et McKinsey : Zemmour, menteur pathologique


On le sait, la polémique sur les relations entre le gouvernement et les cabinet de conseil américain McKinsey est devenu un sujet largement utilisé par toutes les oppositions, alors qu’on approche à toute allure du premier tour de l’élection présidentielle.

Le discours est en résumé le suivant : cette société de conseil a fait d’énormes bénéfices grâce à la bienveillance d’Emmanuel Macron, et en plus elle n’a pas payé d’impôts d’après une commission d’enquête du Sénat. Sur le deuxième point, à noter que d’une part Bruno Lemaire a dit qu’une enquête serait faite par les services fiscaux, et d’autre part que McKinsey a réfuté cette accusation, comme détaillé dans cette enquête du journal « Le Monde ».

Eric Zemmour, lui, ne pouvait pas manquer de rebondir là-dessus d’autant plus qu’il est désormais « scotché » aux alentours de 10% pour la plupart des instituts de sondage. On pourra le voir et l’entendre dans l’enregistrement à la suite. Reprenons point par point son propos, en reproduisant au passage des extraits de cet article des décodeurs du « Monde », article donnant une analyse détaillée de cette affaire.

Première affirmation : McKinsey a travaillé gratuitement pour la campagne d’Emmanuel Macron en 2017.

C’est faux, lire l’extrait suivant :

« Si McKinsey n’a pas joué de rôle officiel dans la campagne du candidat Macron en 2017, plusieurs consultants ou « ex » du cabinet s’y sont investis sur leur temps libre, à l’image de Karim Tadjeddine (actuel patron de la branche « secteur public » du groupe), Eric Hazan (l’un des dirigeants de la branche numérique) ou Guillaume de Ranieri (responsable du secteur aérospatial et défense). »

Deuxième affirmation : élu président, Emmanuel Macron a renvoyé l’ascenseur avec 300 millions d’euros de commandes en 2018, pour passer à un milliard ensuite.

C’est un mensonge grossier, comme le révèle Jean-Charles Simon dans ce tweet en écrivant ceci :

« C’est quand même énorme : Zemmour confond le total des prestations de conseil avec l’État d’environ 2000 cabinets avec le seul McKinsey, qui n’est même pas dans les 15 premiers prestataires de l’État et qui représente 1% de ce marché ! Ce sujet fait vraiment dire n’importe quoi. »

Ceci est confirmé dans le deuxième extrait de l’article du journal « Le Monde ».

« Si le nom de McKinsey a été largement médiatisé ces dernières semaines, c’est loin d’être le seul cabinet de conseil évoqué par le récent rapport sénatorial. Selon les calculs du Sénat, qui reposent sur des données parcellaires, McKinsey ne représente que 1 % des dépenses de conseil de l’État entre 2018 et 2020, loin derrière Capgemini (5 %) et Eurogroup (10 %). »

On lira aussi sur cet article du site de BFMTV des informations intéressantes. Tout d’abord, si effectivement le recours à des sociétés de conseil a fortement augmenté au cours des cinq dernières années, cette hausse avait déjà commencé lors des quinquennats précédents. Mais ensuite et surtout, ce recours reste modeste en France par rapport à plusieurs pays européens, comme illustré ci-dessous.

Troisième affirmation : grâce à ces missions de conseil, les Américains peuvent tout savoir sur nous, et en quelque sorte faire de l’espionnage.

Une affirmation confirmant une haine pathologique des États-Unis, peu étonnante pour quelqu’un qui a vendu son âme à Poutine et qui est fortement influencé par sa culture maurrassienne. Mais qui est surtout grotesque, vu que lui-même n’a pas eu le même genre de pudeurs quand son propre parti, « Reconquête », a choisi le logiciel américain « Nation Builder » pour mener sa campagne. C’était aussi le cas d’autres candidats : mais qu’il garde ses cocoricos, plutôt que de se ridiculiser à nouveau !