Poutine ou la propagande inversée, pour justifier ses attaques passées et à venir.

Comme je le fais souvent, je suis allée sur la base de données de EUvsDISINFO, la task force de l’Union Européenne, et je  suis allée voir le nombre  d’intox  que le Kremlin pouvait avoir distillées sur l’Ukraine, en direction de tous les pays, via ses médias satellites. Il y a en a 5308 .

On y trouve depuis février 2022, les intox les plus abominables, comme quoi  Kyiv gazerait les gens dans des camps, (en date du 18 Février 2022 – pour préparer en amont son attaque et la justifier), que Biden fait tout pour pousser la Russie à la guerre, etc, etc.

https://euvsdisinfo.eu/disinformation-cases/?text=ukraine&date=&per_page=

Hier soir, il a donc prononcé un discours ( dont la traduction a été faite par Benoît Vitkine, correspondant à Moscou pour le Monde et que vous trouverez ci après en intégralité), où il parle de 5ème colonne Russe qui veut détruire la Russie, de l’Occident qui veut anéantir le peuple Russe, etc.

Bref, c’est un exemple typique de propagande inversée. Il s’agit bien du Kremlin qui a crée ses 5èmes colonnes Russes un peu partout dans le monde , c’est bien la Russie l’agresseur de l’Ukraine, c’est bien la Russie qui a menacé d’utiliser des armes nucléaires. Par son discours, non seulement il justifie ses actions mais se pose  en victime acculée qui n’avait d’autre choix, et pire encore , entre les lignes de ce discours agressif, accusateur et mensonger, on peut percevoir en filigrane une menace pour l’Occident.

La 5ème colonne russe est implantée partout (y compris en France)

Voici donc l’article de Benoit Vitkine, paru ce jour dans le Monde

« L’opération spéciale se déroule avec succès, strictement selon les plans établis à l’avance. » Mercredi 16 mars, Vladimir Poutine a tenu à rassurer ceux parmi les Russes qui pourraient douter des résultats de cette intervention militaire déclenchée le 24 février en Ukraine. Le président russe rencontrait, lors d’une visioconférence diffusée à la télévision, gouverneurs régionaux et membres du gouvernement, pour une réunion consacrée au « soutien socio-économique des régions ». Il a en surtout profité pour fustiger une agression occidentale contre son pays et la « cinquième colonne » active en Russie.

M. Poutine a répété que le but de cette opération militaire n’était pas d’« occuper »l’Ukraine. Selon lui, ce pays s’apprêtait, avec le soutien des Etats-Unis et « d’autres pays occidentaux », à déclencher « un bain de sang et une épuration ethnique » « Une offensive massive sur le Donbass et ensuite sur la Crimée était seulement une question de temps. » Scénario d’autant plus inquiétant que « le régime pronazi en place à Kiev pouvait recevoir des armes de destruction massive visant la Russie ». Vladimir Poutine a notamment cité l’arme nucléaire, « danger très réel », et le « programme militaro-biologique mené sous commandement et financement américain » en Ukraine, comprenant « des expérimentations sur des échantillons de coronavirus, d’anthrax, de choléra, de peste porcine africaine et d’autres maladies mortelles ».

Plus que l’Ukraine, l’ennemi est bien l’« Occident », terme prononcé vingt-six fois en trente-sept minutes. Son but : la « destruction », le « démembrement » ou encore l’« annulation » de la Russie, attitude comparable « aux pogroms antisémites dans l’Allemagne des années 1930 ». Les sanctions adoptées ces dernières semaines seraient ainsi dirigées « contre chaque famille, chaque citoyen russe ».

«Pression sans précédent des sanctions»

Autre instrument dans les mains de l’Ouest : les « nationaux-traîtres » présents sur le sol russe. « Je ne juge pas ceux qui ont une villa à Miami ou sur la Côte d’Azur, qui ne peuvent se passer de foie gras, d’huîtres ou de ces soi-disant “libertés de genre”, a précisé le président russe. Le problème n’est pas là, mais dans le fait que beaucoup de ces personnes, de par leur nature même, sont mentalement situées là-bas [à l’Ouest], et non ici, avec notre peuple, avec la Russie. Ils pensent que c’est un signe d’appartenance à une caste supérieure, à une race supérieure. Ces personnes sont prêtes à vendre leur mère patrie. »

Alors que les répressions, voire de simples agressions, se multiplient contre ceux qui disent leur opposition à l’« opération spéciale », M. Poutine a rappelé : « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, est capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de recracher ces derniers comme un moucheron qui aurait accidentellement atterri dans leur bouche. Je suis convaincu que cette purification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays, notre solidarité et notre capacité à répondre à tous les défis. »

Au titre de ces défis à relever, le président a évoqué « la pression sans précédent » des sanctions internationales, adoptées sous le « prétexte » de la situation en Ukraine. Plutôt qu’un éventuel défaut de paiement russe qui se profile, M. Poutine a mentionné « le défaut des Etats-Unis et de l’Europe devant leurs obligations ».

Et alors que des problèmes d’approvisionnement sont déjà signalés dans le pays, par exemple s’agissant du sucre, le président a rappelé qu’il était « nécessaire d’assurer la disponibilité des biens sur le marché de consommation, principalement les biens essentiels et les médicaments ». Pour compenser l’inflation, une augmentation du salaire minimum et des versements sociaux sera annoncée prochainement, a assuré Vladimir Poutine.« Les nouvelles réalités exigent des changements structurels profonds dans notre économie. Et, je ne le cacherai pas, ils ne seront pas faciles, ils conduiront à une augmentation temporaire de l’inflation et du chômage », a-t-il prévenu.*

Benoît Vitkine (Moscou, correspondant).

Photo : EUvsDISINFO.
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