C’est une phrase d’Agnès Evren, présidente de la fédération parisienne du parti Les Républicains et porte-parole de la candidate de droite Valérie Pécresse : chez LR, a-t-elle déclaré sur BFMTV, «on a une base très radicalisée, ce qui n’est pas le cas des cadres». Cela pour expliquer la versatilité de l’électorat de droite, et son attirance pour l’extrême-droite d’Éric Zemmour.
Un constat qui ne devrait surprendre personne. Mais qui a fait voir rouge au dit Zemmour, qui s’est fendu d’un communiqué furieux pour accuser la dame de l’avoir comparé aux islamistes radicaux ! Sur ce, Agnès Evren a botté en touche, et pointé l’obsession du polémiste pour les musulmans, qui l’empêchait de voir sa propre radicalisation, ou celle des anciens du FN et même néo-nazis qui l’entourent.
Il faudra que le Zemmour de 2022 parle à celui de 2016, qui exprimait une empathie considérable pour les terroristes islamistes prêts à “mourir pour leurs idées”…
Mais surtout, il ne peut oublier que la porte-parole de Valérie Pécresse n’est pas la première ni la seule à employer le terme “radicalisation” à son sujet. Je pense bien sûr au livre d’Étienne Girard, Le Radicalisé (Le Seuil, 2001). Plus que les éternelles références balzaciennes (dont j’ai montré plus tôt combien elles étaient en fait trompeuses, à un point presque grotesque), c’est cette notion de radicalité qui décrit le mieux un idéologue qui veut faire revenir l’histoire de France littéralement mille ans en arrière, et même un peu plus, puisque pour lui, c’est à la partition de l’empire de Charlemagne au IXe siècle que le déclin a commencé.